Hépatite B: Questions fréquentes

hepatite b, maladie du foie

 

Qu’est-ce que l’hépatite B ?

 

L’hépatite B est une maladie du foie, parfois grave, causée par un virus, le VHB (virus de l’hépatite B) qui se transmet par les relations sexuelles, un contact avec du sang infecté ou d’autres liquides organiques.

Le VHB attaque directement le foie.

La majorité des personnes atteintes ne ressentiront aucun symptôme ou bien auront une jaunisse et se débarrasseront du virus ; seule 10 % de la population infectée développera une hépatite B chronique pouvant provoquer avec le temps, une cirrhose, un cancer et, dans certains cas, la mort

Chez les patients déjà infectés par le VIH, le risque de développer une hépatite B chronique se situe entre 25 et 40 %. L’hépatite B est l’infection transmissible sexuellement et par le sang la plus répandue sur la planète et la plus meurtrière. Deux milliards d’individus, soit une personne sur trois dans le monde, ont déjà été en contact avec le virus. Actuellement, 350 millions de personnes sont atteintes d’hépatite B chronique. L’hépatite B provoque 2 millions de décès par an : c’est la deuxième cause de cancer dans le monde après le tabac.

Ces chiffres sont d’autant plus insupportables qu’il existe un moyen sûr et efficace de se protéger contre cette maladie : le vaccin.

 

Comment évolue l’infection ?

 

Après une période d’incubation qui peut durer de deux à six mois, au cours de laquelle on ne ressent rien, le virus VHB déclenche une hépatite aiguë qui passe le plus souvent inaperçue. Pour 20 à 40 % des personnes, l’hépatite aiguë s’accompagne de symptômes plus ou moins marqués : fatigue, fièvre et refroidissements, urines foncées, selles liquides, jaunissement des yeux et de la peau (ictère), douleur au côté droit pouvant irradier dans le dos, parfois du prurit (démangeaisons).

L’hépatite aiguë dure de huit à douze semaines. Pendant cette période, même si l’on ne ressent aucun signe, la quantité de virus dans l’organisme est très importante : le virus est présent dans le sang, le sperme et les sécrétions vaginales. Après ces quelques semaines, neuf personnes sur dix éliminent le virus.

On ne traite pas l’hépatite B aiguë.

Dans les résultats d’analyse de sang, l’antigène HBs (signe de reconnaissance du virus) disparaît alors pour faire place à l’anticorps anti-HBs : sa présence témoigne de la guérison mais aussi de l’immunisation, généralement définitive, de la personne contaminée. En revanche, la maladie s’installe chez 10 % des personnes infectées (15 % chez les hommes, 5 % chez les femmes) : L’hépatite B devient alors chronique et plus ou moins active. L’antigène HBs reste présent et il n’apparaît pas d’anticorps anti-HBs. C’est pourquoi il est toujours nécessaire d’effectuer un contrôle sérologique six à huit semaines après le début d’une hépatite aiguë.

Les personnes immunodéprimées (patients soumis à une chimiothérapie anticancéreuse, hémodialysés, malades du sida…) contaminées par le VHB ont un risque considérablement plus élevé de développer une hépatite chronique. La découverte d’une hépatite aiguë ou chronique doit amener à faire dépister et vacciner l’entourage.

 

Quels sont les symptômes de l’hépatite B chronique ?

 

La plupart des personnes atteintes d’hépatite B chronique ne ressentent rien de particulier ou n’ont que de légers symptômes. Certaines évoquent des signes qui ne sont pas caractéristiques : fatigue, nausées ou vomissements, douleurs articulaires et musculaires.

20 à 30 % auront des complications au niveau du foie voir une cirrhose. Leur risque d’avoir un cancer du foie est considérablement plus élevé que la normale.

Attention : Les lésions provoquées par le VHB peuvent être importantes même si l’on ne ressent aucun symptôme.

 

Comment contracte t-on l’hépatite B ?

 

Le virus de l’hépatite B est extrêmement contagieux : 10 fois plus que le virus de l’hépatite C, 100 fois plus que le virus du sida. Il peut survivre jusqu’à sept jours à l’air libre.

Le VHB se transmet par contact avec le sang et d’autres liquides biologiques (le sperme, les sécrétions vaginales, le lait maternel).

Si l’on n’est pas vacciné, on peut être contaminé par :

  • Un rapport sexuel (vaginal, anal ou buccogénital) avec une personne infectée ;
  • Le partage ou la manipulation de seringues et de matériel d’injection ou de sniff (cuillère, coton, paille, etc.) ;
  • Le contact direct du sang d’une personne non contaminée avec le sang d’une personne infectée.
  • La grossesse et/ou l’accouchement (transmission du VHB d’une mère contaminée à son nouveau-né) ;
  • Le partage de rasoirs, brosses à dents, ciseaux, coupe-ongles, pinces à épiler, bijoux de piercing, boucles d’oreille, etc.;
  • Le tatouage, l’acupuncture et le piercing réalisés sans les règles d’hygiène nécessaire (le matériel doit être à usage unique ou stérilisé à l’autoclave).

On ne peut pas être contaminé par la nourriture, l’eau, l’utilisation commune de toilettes.

 

Existe-t-il un vaccin pour protéger son entourage, et qui protège du cancer du foie ?

 

Il existe un vaccin sûr et efficace permettant de prévenir l’infection. Ce vaccin, disponible depuis 1982, se fait en trois injections. Il fournit une protection contre l’hépatite B chez 90 à 95 % des personnes vaccinées. L’âge a une influence sur l’efficacité du vaccin avant 15 ans, le vaccin est efficace dans 99 % des cas ; après 50 ans, il est efficace chez seulement 60 % des personnes.

Il est recommandé de faire vacciner les enfants le plus tôt possible, de préférence en même temps que les autres vaccinations du nourrisson. La vaccination contre l’hépatite B à la naissance ne présente strictement aucun risque. Le vaccin permet de réduire considérablement le nombre d’hépatites B chroniques, de cirrhoses et de cancers du foie. Dans les mois qui suivent la vaccination, il faut contrôler par une simple prise de sang l’efficacité du vaccin. Si ce n’est pas le cas, un deuxième vaccin est nécessaire.

Si vos partenaires sexuels ne sont pas vaccinés ou si vous ne connaissez pas leur situation par rapport au vaccin, l’utilisation systématique du préservatif est indispensable pour empêcher la contamination par le VHB et de toute façon pour vous protéger de toutes les autres maladies sexuellement transmissibles. En plus des bébés, toutes les personnes répondant à l’une des conditions suivantes devraient être vaccinées :

  • Les pré-adolescents (11-13 ans), avant leurs premiers rapports sexuels;
  • Les personnes ayant des comportements à risque (rapports sexuels sans préservatif, multiples partenaires, partage d’aiguilles) ;
  • Les personnes habitant ou voyageant dans des régions ayant des taux élevés d’infection à VHB (Afrique, Asie, Amérique du Sud, Europe de l’Est).
  • Les professionnels de la santé.

 

Co-infection hépatite B et VIH ?

 

Si vous êtes atteint par le VIH, il faut systématiquement demander à votre médecin une recherche du VHB par PCR (si vous pensez avoir été en contact avec le VHB), car les simples tests de dépistage ne suffisent pas pour obtenir un diagnostic fiable chez les personnes séropositives au VIH. Le mode de transmission commun au VIH et au VHB donne une prévalence élevée du VHB chez les personnes VIH+, surtout si leur taux de CD4 est bas. En effet, plus de 80% des patients séropositifs au VIH ont été en contact avec le virus de l’hépatite B. L’infection par le VIH aggrave le pronostic de l’hépatite chronique B : elle accélère la dégradation des cellules du foie et entraîne une moins bonne réponse au traitement.

Il existe des médicaments agissant sur les deux virus, mais leur efficacité est actuellement limitée dans le temps et des résistances peuvent apparaître.

 

Peut-on traiter l’hépatite B chronique que l’on soit co-infecté VIH/VHB ou non ?

 

Il existe deux types de traitements: l’interféron-alpha et les inhibiteurs directs du virus comme la Lamivudine ou le Viread (ténofovir). L’interféron-alpha exerce son action en augmentant l’activité immune du corps contre le virus de l’hépatite B. Il est efficace pour inactiver l’infection par le VHB chez environ le tiers des patients traités. La Lamivudine et le Viread (ténofovir), analogues nucléosidiques), agissent directement contre le virus de l’hépatite B.

Des études cliniques récentes ont démontré que ces médicaments peuvent aider à contrôler l’évolution de la maladie en supprimant la reproduction virale dans le foie de la plupart des patients traités. Toutefois, le traitement peut être nécessaire durant des années, voir à vie. La Lamivudine est un puissant inhibiteur de la réplication du VHB ; cependant ce traitement ne permet pas de guérison et présente un risque élevé de mutation subite après 3 à 5 ans de traitement. La pathogénicité du virus B mutant n’est actuellement pas connue. On ne traite généralement que les personnes ayant une charge virale de VHB très élevée et des taux d’alt (alanine aminotransférase, enzyme hépatique) d’au moins deux fois la normale.

Certains patients souffrent des trois infections VIH/VHB/VHC ; quelques spécialistes commencent à leur proposer de la Lamivudine + une thérapie anti-VIH et de l’interféron pégylée alpha. Les effets secondaires sont malheureusement lourds et peuvent être dissuasifs ou inciter à l’abandon en cours de route. L’interruption du traitement peut s’accompagner d’un rebond de réplication virale B.

Des traitements de plus en plus efficaces mais pas de guérison. La prévention est toujours de mise.

 

Est-ce qu’il existe une Prophylaxie Post-Exposition (PPE) ?

 

Une personne qui a eu une relation sexuelle à risque ou un autre comportement à risque (par exemple, partage de seringues, piqûre accidentelle avec du matériel contaminé) peut recevoir une dose de gammaglobulines (anticorps). Les anticorps sont administrés par injection, dans un délai de 24 à 48 heures suivant le comportement à risque.

Pour plus d’information, il ne faut pas hésiter à consulter son médecin ou un professionnel de la santé, à la clinique médicale ou au CLSC.

 


 

Texte – Laurence Mersilian, juillet 2005

Sources :